AU P\'TIT BONHEUR

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- delphinothérapie

La delphinothérapie

 

Les ultrasons des dauphins leur permettent de visualiser les organes malades ou les implants que possèdent  certaines personnes. La presse canadienne.

 

S’il est un animal marin qui éveille la sympathie et pique la curiosité des êtres humains, c’est bien le dauphin. Mais son flair pour détecter la maladie en fait aussi un «thérapeute» auprès des petits malades, handicapés ou autistes. Plongeon dans le monde de la delphinothérapie.

Développée dans les années 80, cette approche alternative implique un contact avec des dauphins dans un but récréatif ou clinique. Une méthode peu connue et étudiée.

En 2004, Geneviève David, psycho-éducatrice montréalaise, a amorcé un projet de recherche concernant l’impact du programme Harmony de l’organisme Water Planet sur les comportements d’enfants autistes. À Panama City Beach, au nord-ouest de la Floride, Water Planet offre un programme éducatif en français ou en anglais aux enfants malades, handicapés et autistes qui combine la nage avec les dauphins sauvages et diverses séances avec des professionnels de la santé. Les activités réparties sur une semaine comprennent une demi-journée en mer et des ateliers de stimulation, de musicothérapie, des ateliers artistiques et des massages aquatiques.

Les dauphins ont la réputation d’être intelligents grâce à leur cortex cérébral très développé, d’être curieux, sociables et joueurs. Ils ont un intérêt en général pour les enfants ou les petites personnes. «Quand ils voient des enfants, les dauphins ont un instinct de protection qui les amènent à venir les voir et à tourner autour d’eux», raconte Geneviève David.

Grâce à son système d’écholocation, le sonar, le dauphin est en mesure de percevoir l’intérieur du corps des individus. Les ultrasons lui permettent de visualiser les organes malades ou les implants que possèdent certaines personnes. Ces anomalies suscitent la curiosité du dauphin. Geneviève David se rappelle d’une expérience vécue avec un jeune autiste aveugle. «Le dauphin est venu coller son museau dans la main de l’enfant, comme s’il avait voulu établir la communication avec ce garçon qui ne pouvait pas le voir.»

Si quelques études ont déjà été réalisées sur l’impact positif de la nage en compagnie de dauphins captifs, le projet de recherche de Mme David est unique puisque c’est la première fois qu’un chercheur se penche sur l’interaction d’enfants présentant un trouble envahissant du comportement avec des dauphins en liberté.

Pour la thérapeute, la captivité des dauphins crée un problème éthique à la base. «Au niveau de la philosophie, cela ne me convenait pas. J’ai donc fait des recherches pour trouver une compagnie offrant la possibilité de nager avec des dauphins sauvages.»

Première étude

La jeune autiste de sept ans qui a participé à la première étude de cas effectuée par la psycho-éducatrice, a accepté de manger à la cafétéria en présence d’autres enfants à la suite de son expérience de nage avec les dauphins. Ses parents ont également noté une diminution de ses comportements stéréotypiques. Mme David a donc émis l’hypothèse que l’expérience vécue avec les dauphins avait permis, dans ce cas précis, une diminution de l’anxiété chez la jeune fille et une augmentation de son intérêt au chapitre de la communication.

Après le dépôt de son mémoire de maîtrise à l’Université de Montréal, la psycho-éducatrice a décidé de poursuivre son échantillonnage et d’analyser les données comportementales d’une quinzaine de cas. L’étude est toujours en cours et devrait être publiée lorsqu’elle sera terminée. Pour l’instant, Geneviève David n’est pas en mesure de commenter si l’expérience de nage avec les dauphins a des incidences réelles ou non sur les comportements des enfants autistes.

 

Bienfaits

 

Les programmes de rencontres avec les dauphins s’adressent aux enfants de 2 à 18 ans, qu’ils sachent nager ou non, et peuvent même être accessibles aux enfants en chaise roulante. La psycho-éducatrice met en garde les parents qui pourraient fonder un espoir démesuré relativement aux bienfaits que peut apporter la delphinothérapie. «Je conseille aux parents de vivre l’expérience pour le plaisir et de ne pas le faire en pensant à la guérison possible de l’enfant.»

L’expérience de nage avec les dauphins permet de sortir l’enfant et ses parents accompagnateurs de leur routine. «Les parents se sentent souvent réénergisés à la suite de la semaine de nage avec les dauphins parce qu’ils ont été témoins du potentiel de leur enfant», soumet Geneviève David.

Si la delphinothérapie ne peut malheureusement pas être considérée comme une cure miracle pour les enfants autistes, l’expérience vise toutefois à favoriser leur expression, leur ouverture de soi et à libérer certaines émotions.


source : cyberpresse

 

AUTISME / Une étude scientifique sur la delphinothérapie

 

Le dauphin et l'enfant autiste

 

EN FILMANT la rencontre de l'animal le plus intelligent avec l'enfant, on tente de démontrer leur interaction.

 

LA CHERCHEUSE NOTE que 16 % des expressions faciales des enfants sont positives

 

En 1943, Léo Kanner, pédopsychiatre autrichien, isole une psychose de l'enfant qu'il appelle l'autisme. Les enfants atteints souffrent de troubles du comportement touchant notamment la communication, les interactions sociales et l'attention. Depuis, les chercheurs ont identifié plusieurs types d'autisme et ont mis en place des thérapies pour stimuler les enfants.

Parmi celles-ci, la delphinothérapie consiste à mettre l'enfant autiste en contact avec un dauphin afin de développer sa concentration et ses contacts avec le monde extérieur, ceci sous la surveillance d'un thérapeute. En Belgique, l'association Delphus, envoie chaque année une dizaine d'enfants autistes en Espagne afin de suivre cette thérapie. Le centre Mundo Mar à Benidorm, propose des séances de 30 minutes durant une semaine. Le jeune interagit avec le dauphin pendant 20 minutes, et le reste du temps, le thérapeute travaille sur la base d'un livre. La delphinothérapie est censée agir plus particulièrement sur la motricité, la communication et la socialisation, mais aucune étude scientifique n'avait jamais été menée pour en démontrer les avancées. Marie Maurer, étudiante en psychopathologie et neurologie clinique à la Sorbonne, y a consacré sa thèse de doctorat.

Elle a interrogé 200 enfants : une vingtaine d'autistes, d'autres atteints d'un léger retard mental et enfin des écoliers en classe de maternelle. Le but était de savoir si le dauphin avait une connotation particulière. Contrairement aux autres enfants, les autistes n'apprécient pas plus les dauphins que les autres animaux. Ils n'ont donc pas d'idées préconçues.

Elle a ensuite suivi en 2006 les dix enfants de l'association Delphus. Elle les a filmés avec cinq caméras, afin d'observer toutes leurs évolutions. Elle a analysé 83.000 images afin de se concentrer sur les expressions faciales, les sons, les gestes et la proximité avec l'animal. « Je me suis rendu compte que le comportement neutre prédomine chez l'enfant, explique Marie Maurer. Au niveau des expressions faciales, 16 % seulement sont positives. L'animal, lui, n'est présent que durant 27 % du temps de la séance. Il est donc assez difficile de dégager des résultats. »

Les enfants se montrent pourtant plus intéressés par le dauphin que par le thérapeute. Ils essaient de le toucher et poussent des cris d'excitation. Mais au final, il y a très peu de contacts physiques entre l'enfant et l'animal.

Sur la base de ce travail, Marie Maurer ne peut démontrer que le dauphin est déterminant dans la thérapie ni qu'il y a une véritable évolution dans le comportement des autistes. « Il existe trop de facteurs externes. L'ambiance des vacances, le beau temps, la présence des parents plus détendus jouent également sur le comportement de l'enfant, précise la doctorante. Il faudrait étudier un autre groupe d'enfants ayant les mêmes troubles mais sans que ceux-ci aient de contacts avec les dauphins. Personne n'a jamais comparé la delphinothérapie avec une autre zoothérapie comme celle pratiquée avec le cheval par exemple. »

Pour améliorer cette thérapie, Marie Maurer préconise la détermination d'un but précis pour chaque enfant, avec une évaluation avant et après le séjour.

La Commission européenne a montré un grand intérêt pour ces travaux et l'association Delphus devrait présenter bientôt ses résultats aux ministres européens de la Santé. Marie Maurer souhaite également poursuivre ses recherches afin de déterminer les réels bienfaits du dauphin.

Marie Maurer, L'enfant atteint d'autisme et le dauphin : quels fondements à la thérapie assistée par les dauphins ? , consultable à la bibliothèque universitaire de Paris Descartes.

 

 



01/11/2009
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