- LA METHODE DES 3 I
D'où vient-elle ?
- de l'expérience réussie avec un enfant
- des principes de plusieurs méthodes américaines
- de l'expérience obtenue par le suivi de près de 60 enfants avec succès
- de rencontres avec des chercheurs
- de toutes les observations faites dans le tableau « Ce qu'il faut savoir sur l'autisme ».
Ses Caractéristiques :
Stimulation individualisée :
- Seul avec un adulte
- Dans une petite pièce aménagée, qui lui permettra de se concentrer en
évitant les bruits, la lumière, équipée d'une table, de 2 chaises, de quelques jeux installés en hauteur.
Stimulation intensive :
- 40 heures par semaine (incluant week-end et vacances), 6 heures par jour,
ce qui implique une trêve scolaire.
- Le succès de la rééducation est la résultante du « stock d'heures investies »
On ne peut pas tricher avec le temps ni le raccourcir, le temps de ce travail dépendra de chaque enfant.
Stimulation interactive :
La communication est l'objectif prioritaire à travers toutes les activités
et non l'apprentissage de connaissances et de savoir-faire.
Par ex : si on fait de la pâte à modeler, l'important n'est pas de savoir la rouler et l'aplatir, mais de capter le regard de l'enfant de façon permanente ou d'amorcer un dialogue et un échange gestuel et verbal.
Les connaissances et les savoir-faire suivront naturellement.
Ni atelier ni leçon au départ.
Ses Supports :
LE JEU
Le jeu a une place centrale pour le développement de tout enfant.
Le jeu lui permet de :
- tester les objets, de leur donner un sens symbolique, par ex, un stylo peut devenir une fusée
- entrer en relation avec les autres gestuellement, verbalement, visuellement
- diminuer ses angoisses sensorielles qui lui donnent des phobies et la peur
de notre monde
- apprendre les règles sociales qu'il ne comprend pas de façon détendue et décontractante : interaction, gagner….
- l'amener à exprimer ses émotions et à comprendre les attitudes abstraites : bonté, jalousie…
Partir de ses choix : lui apprendre à pointer et demander est la 1ère étape
de ses centres d'intêrêt, de ses stéréotypies qu'on imite en les transformant
en jeu…
La stimulation sensorielle doit être incluse dans les activités et les jeux :
s'il est tactile, jouer sur des matériaux différents
s'il est auditif, utiliser musiques et chants…
UN PROGRAMME EVOLUTIF
Défini chaque mois après une évaluation globale de l'enfant de 0 à 4.
Dès que l 'enfant parlera, imitera, regardera bien, il commencera par étapes
à réintégrer l'école.
Ses Exigences :
- Implication des parents tant dans le travail individualisé (au moins 1h1/2
par jour) que dans l'adhésion à la méthode et l'acceptation de l'équipe.
- Travail d'équipe :
Parents, volontaires, bénévoles, orthophoniste, psychomotricien, psychologue, professeurs et directeur de l'école
Le programme, les décisions sont prises en équipe.
- Réunions bilans régulières : tous les mois à jour fixe
avec toute l'équipe. Le rapport doit être écrit et donné à chacun.
Ses Objectifs :
L'Ecole
- Faire communiquer l'enfant : il pourra alors parler aux autres à l'école,
jouer avec eux, et se sociabiliser.
- Le rendre autonome non par l'acquisition de réflexes mais de comportements réfléchis et spontanés ou personnels…par la possibilité
d'imiter les autres.
- Le rendre capable d'obéir à une consigne, de faire un travail demandé, seul.
- L'intégration à l'école pourra être progressive (quelques heures puis
mi temps..).
Donc, en jouant dans sa salle de jeu,
Il quittera un peu l'école pour sortir de sa bulle
et pour mieux y revenir,
jouant et travaillant comme les autres
SORTIR DE L'ECOLE POUR MIEUX Y REVENIR
Ne pas vouloir aller trop vite
Ne rien attendre d'une scéance
Se fixer des objectifs à longs terme
Voir les progrès à long terme
Savoir que les régressions seront fréquentes
et précèderont souvent un grand bond en avant
Les bénévoles
Après avoir tenté d'expliquer au mieux pourquoi la méthode des 3I nous paraît bien adaptée au problème de l'autisme, nous voulons aussi témoigner que cette méthode est accessible aux parents (bien qu'elle comprenne des contraintes) et qu'elle s'adapte bien au rythme de l'enfant.
L'organisation de la méthode à domicile comprend deux aspects principaux: le recrutement des bénévoles et l'organisation de l'emploi du temps, ainsi que la préparation de la salle de jeux (cf note du 22 juillet). Nous traiterons donc dans cette note de la question des bénévoles.
Pourquoi des bénévoles?
Pour assurer un programme de stimulation intensif (environ 40 heures par semaines), il est absolument indispensable que les parents soient aidés par des intervenants extérieurs. Mais pour que les séances soient vraiment profitables et ne se transforment pas en simple baby-sitting, il faut que l'intervenant déploie une grande énergie pour capter l'attention de l'enfant. Or plus on multiplie le nombre des intervenants, plus on répartit la charge de travail, et moins on risque de les décourager.
Evidemment, si les intervenants n'étaient pas bénévoles, très peu de familles auraient les moyens financiers de mettre en place la méthode.
Enfin, le bénévolat n'est possible qu'à condition que l'intervenant soit sollicité dans des proportions raisonnables.
C'est pourquoi les intervenants se relaient dans la salle de jeux toutes les 1h30, et chacun assure généralement un créneau par semaine. Il faut donc recruter entre 30 et 40 personnes pour assurer une stimulation efficace. Enfin, les différents acteurs forment une équipe et se remplacent en cas d'absence de l'un d'entre eux.
La formation des bénévoles
Les intervenants ne sont pas nécessairement des professionnels. La formation à la méthode peut paraître assez sommaire : une rencontre individuelle avec les parents, une réunion de formation et une documentation claire sur la pratique de la méthode.
En réalité, la méthode est simple d'exécution. De plus, le suivi est coordonné par un psychologue. Le professionnel intervient chaque semaine à domicile pour une séance individuelle d'une heure et il anime les réunions de coordination mensuelles. Les parents s'efforcent aussi d'être très présents, surtout au début, pour répondre aux interrogations des membres de l'équipe, soit à la fin de chaque séance, soit par mail.
Ce système nous a paru cohérent, et il l'est en pratique malgré quelques difficultés d'organisation inévitables. Par comparaison, nous avons fait l'expérience d'un suivi ABA à domicile. Le psychologue était très impliqué mais ne pouvait se déplacer qu'une fois par semaine et n'animait jamais lui-même la séance. Les intervenants devaient se former sur le tas à des techniques complexes, ce qui nécessitait en permanence l'intervention de la maman.
Toutes ces personnes…ça ne fait pas trop pour l'enfant?
Même si la succession des visages peut au départ troubler l'enfant, il sait rapidement les reconnaitre et ils deviennent des éléments de son monde. Il ne faut pas oublier que la personne autiste dispose en règle générale d'une mémoire exceptionnelle.
Mais n'a t-on pas expliqué aussi qu'elle peine à percevoir les visages humains et à leur assigner émotions et intentions. Sans doute, mais cela ne l'empêche pas de les percevoir comme des objets très détaillés mais figés, à tel point parfois qu'il supporte peu les changements de look ou de parfum…
Enfin, tout se passe comme si la variation des visages, à condition qu'on ne lui en présente face à lui qu'un seul à la fois, travaillait efficacement à défossiliser en quelques sortes la relation de l'enfant à autrui.
La gestion des bénévoles
Un planning est envoyé en milieu de semaine pour la semaine suivante. La plupart des bénévoles s'attachent en général à un créneau horaire, mais certains ont des disponibilités variables.
En outre, chaque semaine apporte son lot de désistements prévus et imprévus, mais comme les bénévoles sont des personnes formidables, on parvient la plupart du temps à combler la quasi totalité des plages horaires. Sauf sans doute en période de vacances, où il faut un peu s'adapter.
Le profil-type du bénévole ?
Il n'y en a pas. Le bénévole, par définition donne son temps par pure générosité.
Retraités et étudiants ? Oui, mais pas exclusivement. Certains d'entre eux exercent une activité professionnelle parfois prenante. D'autres encore obtiennent des résultats excellents en séance malgré leurs problèmes de santé.
On pourrait penser que lorsqu'on a un enfant handicapé, une partie de l'entourage se détourne de la famille. Grâce à cette méthode, c'est le contraire qui est vrai. On se fait beaucoup de nouveaux amis formidables qui, grâce à leur dévouement, permettent aussi aux parents de retrouver une vie sociale presque normale…
LIEN de l'association " Autisme Espoir vers l'école " ( formulaire à remplir pour les contacter ) :
http://www.autisme-espoir.org/parent-suite-methode.html#methode3i
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