AU P\'TIT BONHEUR

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- LE CERVEAU AUTISTE

La semaine du cerveau 2009 a son site : l'autisme est une maladie du cerveau

La semaine du cerveau 2009 a son site : l'autisme est une maladie du cerveau

http://www.semaineducerveau.fr/2009/accueil09.html

 

Le « cerveau » autistique

Lorsqu'on observe sous l'angle de la performance E-S les personnes du groupe « autistes – Asperger » les singularités sont frappantes :

  Sous l'angle de l'empathie (E), ce sont des personnes (principalement des hommes) qui parlent avec les autres surtout au travail, pour des motifs professionnels, ou qui parlent surtout quand ils doivent obtenir quelque chose dont ils ont besoin, ou pour partager des informations factuelles.  Ils peuvent répondre à une question mais seulement avec les informations pertinentes et ne posent pas de questions en retour parce qu'ils ne considèrent pas spontanément ce que les autres pensent.  Ce sont des personnes qui ne voient pas l'intérêt du bavardage.  Ils n'ont pas de problèmes à tenir une discussion (notez, pas un bavardage) sur un sujet précis afin d'établir la vérité en la matière.  Mais simplement un bavardage anodin et superficiel?  Pourquoi s'en embarrasser ?  Et sur quel sujet ? Et comment faire?

A l'école, ces enfants sont souvent très malheureux parce qu'ils ne parviennent pas à se faire des amis.  Ils sont entourés de connaissances, mais rarement par des amis comme nous l'entendons habituellement.  Beaucoup d'entre eux sont sujets aux taquineries des autres enfants et deviennent des souffre-douleurs, parce qu'ils ne parviennent pas à s'intégrer et à s'adapter aux autres, ou qu'ils n'y voient aucun intérêt.  Ils sont tellement peu conscients de leur environnement social qu'ils n'essayent même pas de camoufler leurs bizarreries.

Adultes, ils trouvent difficilement un environnement, en termes d'un travail ou d'un partenaire, qui les accepte dans leur différence.  Fréquemment ils souffrent de dépression.  Ils désirent être eux-mêmes mais, au contraire, sont forcés de jouer un rôle, essayant désespérément de ne pas offenser les autres en disant ou en faisant quelque chose de mal, mais ne sachant jamais prédire quand quelqu'un d'autre se fâchera et réagira négativement.

 Sous l'angle de la systématisation (S), ce sont des personnes qui, de prime abord, pensent à résoudre les problèmes par eux-mêmes, en cherchant seuls la solution.  L'objet ou le système devant eux est la seule chose qui compte et ils ne s'arrêtent pas un instant à considérer la connaissance qu'une autre personne pourrait en avoir.  Ils essayent de voir les faits et comprendre les règles sous-jacentes.  Ils se fixent sur les détails infimes avec une telle concentration qu'ils en oublient le monde autour d'eux et souvent ils sont les premiers à noter des détails que personne d'autre n'aura vu (les nombres sur les jalons le long des autoroutes).  Ils sont fascinés par les informations répétitives et structurées parce qu'ils adorent prévoir et contrôler le monde autour d'eux.  Certains enfants peuvent pendant des heures faire tourner les roues de leurs jouets ou observer la rotation de la machine à laver ou d'un ventilateur, ou faire sans arrêt tourner une bouteille.  Les phénomènes imprévisibles (comme les gens) leur causent de l'anxiété et ils s'en désintéressent.  Quand on les oblige à participer au monde social imprévisible, les enfants peuvent réagir en essayant d'imposer une certaine prédictibilité (écholalie, répétition de situations connues, explication détaillée à l'avance de ce qui va se passer).  Ils peuvent essayer de contrôler les gens par des crises de colère ou en insistant sur la répétition et demandent les mêmes réponses aux mêmes questions, encore et encore.

Beaucoup de personnes avec autisme ou syndrome d'Asperger sont attirées naturellement par les systèmes les plus prévisibles dans notre monde – les ordinateurs.  Au contraire des gens, les ordinateurs suivent des règles strictes.  Si vous êtes patient et si vous vous donnez la peine de bien apprendre les règles, vous parviendrez, logiquement, à les comprendre et à les utiliser.  Ce n'est pas un hasard si les personnes de ce groupe se retrouvent surreprésentées dans la recherche scientifique, en physique, mathématiques, météorologie ou informatique, toutes des activités ou on utilise des règles scientifiques rigoureuses et immuables pour comprendre et ordonner le monde autour de soi.

 En résumé, les personnes avec de l'autisme ou un syndrome d'Asperger sont gouvernées par le besoin de contrôler leur environnement.  L'imprévisible et l'inattendu, et quoi de plus imprévisible qu'un être humain, les angoissent parce qu'ils ne savent pas comment y réagir.  Avoir une relation avec eux, c'est avoir une relation dans leurs termes uniquement.  C'est à l'autre à s'adapter à leurs besoins et à leurs routines.

 L'intérêt du modèle Empathie-Systématisation (E-S) du fonctionnement autistique réside dans ce qu'il explique le groupe de symptômes observés dans cette pathologie (à la fois sociaux et non-sociaux) (Fig. 3). Il explique aussi certains symptômes qui jusque là restaient incompréhensibles.

Nous devrions nous méfier d'interpréter ces comportements autistiques comme insensés ou absurdes.  Cette personne pourrait essayer tout simplement de systématiser (observer, analyser, organiser) le comportement humain (langage) ou le mouvement mécanique à un niveau correspondant voire supérieur à celui de son Q.I.

 C'est en définitive une tentative d'adaptation et de contrôle d'un monde qui leur échappe, en utilisant les moyens dont ils disposent.

 

La Fig. 2 schématise les résultats obtenus : Pour les hommes le résultat global du test d'empathie (EQ) montre une valeur moyenne plus basse que pour les femmes.  Pour le groupe des autistes, cette valeur moyenne est encore (significativement) plus faible.  Les résultats inverses sont observés pour ce qui concerne le test de systématisation (SQ).

« Les personnes avec AS sont comme des poissons de mer qui sont forcés de vivre dans de l'eau douce.  Nous sommes à l'aise si vous nous placez dans le bon environnement.  Quand la personne avec AS et son environnement correspondent, les problèmes s'évanouissent et même nous nous épanouissons.  Quand ils ne correspondent pas, nous semblons handicapés. »

 



25/02/2009
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